7 April 1822

Fourth Concert Spirituel

 

Paris: Salle Louvois, Académie Royale de Musique

Programme

Part I   
Symphony Haydn
Oratorio, Quintet with ChoirMlles Caroline, Javureck,
Lebrun; MM. Nourrit, Prévost, Choir
Jomelli
Grand Potpourri Concertante for Piano and Violin (Op.59)Mr. Moscheles, M. LafontMoscheles
From L’Olimpiade: Duet Mme Pasta, Signora NaldiPaisiello
From Le Triomphe de l’Eglise: Fragments with Choir AccompanimentSignors Bordogni, GalliPaër
Air and Variations for ViolinM. LafontLafont
Part II   
Overture, Le jeune Henri Méhul
Rondo with ChoirMme Pasta, ChoirRossini
Free Piano Fantasia, incl. a Church ChoralMr. Moscheles 
From The Creation
‘Les Ténèbres’

Choir
Haydn
Scene and Air, ‘La Création des animaux’
Air, ‘La Création de l’homme et de la femme’ 
Choir final, ‘La Terre et le Ciel’

M. Dérivis
M. Nourrit
Soloists: MM. A. Nourrit, E. Nourrit, Dérivis
Principal Vocalists: MM. Cassel, Noyrigat
Principal Instrumentalists: MM. Corret, Scrivaneck, Mr. Moscheles
Conductor: Monsieur Pierre Baillot

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Charlotte: On Easter Sunday he played by request, at the “Concert Spirituel”, his Potpourri with Lafont, but took as the theme of his improvisation a church choral, which seemed to him to be suited to the day. [RMM, 43.]

Moscheles: Again I succeeded on this occasion… in communicating to the public my own inspiration. [ RMM, 43.]

In 1825 Charlotte reported the following: ‘On the 28th of March, Moscheles completed a contract with the Académie Royale de Musique, by which he engaged to play at the last “Concert Spirituel”, in return for which he was promised the use of the Salle des Italiens, when he should next visit Paris. [RMM, 70.]

This though took place in 1821 instead of 1825. Moscheles did not perform though in 1821. See F-Pan: Archives Nationales O/3/1655, vol IV.

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Galignani’s Messenger (March 29, 1822).

The Opera Concerts, during the Holy Week, will be given on Wednesday, Friday, and Saturday, Beethoven’s Oratorio of the Mount of Olives will be per formed. The solos are to be sung by Mme Albert and M.M. Nourrit and Dabadie; the pieces, together by all the choristers of the Opera. M.M. Lefont and Moscheles will be heard at these concerts.

Journal de Paris (April 7, 1822): 1.

Académie royale de Musique (salle Louvois.) 4o Concert spirituel. 

Le Courrier français (April 7, 1822): 4.

SPECTACLES, du 7 avril.

ACADÉMIE ROYALE (Salle Louvois). Concert spiritual.

Le Miroir des spectacles, des lettres, des mœurs et des arts (April 7, 1822): 1.

ACADEMIE ROYALE DE MUSIQUE.

SALLE LOUVOIS.

IVe ET DERNIER CONCERT SPIRITUEL.

Programme :

PREMIÈRE PARTIE.

1. Symphonie d’Haydn.

2. Ortertorio [sic] d’Jomelli, quintetti avec chœur ; les soli chantés par MM. Prévost fils, Adolphe Nourrit, Mmes Javureck, Caroline et Lebrun.

3. Duo concertant pour piano et violon, composé par M. Mochelés, exécuté par lui et M. Lafont. 

4. Duo de l’Olyempiade, de Paesiello, chanté par Mme Pasta et Mlle Naldi.

5. Fragmens du Triomphe de l’Eglise, de M. Paer, chanté par MM. Galli et Bordogni, accompagnés de chœurs.

6. Air varié, composé et exécuté par M. Lafont.

DEUXIÈME PARTIE.

1. Ouverture du jeune Henri.

2. Rondo avec chœurs, de Rossini, chanté par Mme Pasta.

3. Improvisation au piano, par M. Moschelès.

FRAGMENS DE LA CREATION, PAR HAYDN :

1. Les Ténèbres, chœur.

2. La Création des animaux, scène et air chantés par M. Dérivis.

3. La Création de l’homme et de la femme, air chanté par M. Adolphe Nourrit.

4. La Terre et le Ciel, chœur final ; les soli chantés par MM. Dérivis, Eloy et Adolphe Nourrit.L’orchestre sera dirigé par M. Baillot

Reviews

Journal de Paris (April 10, 1822): 1-2

Le quatrièmement concert spirituel, donné le dimanche de Pâques était fort [*] posé : aussi la salle s’est encore une fois trouvée trop petite pour le membre des amateurs. Un duo concertant pour piano et violon exécuté par MM. Lafont et Moscheles, a donné de nouveau l’occasion d’admirer l’accord et l’effet, produit par ces deux beaux talens. Des fragmens du Triomphe de l’Eglise, de la composition de M. Paër ont été chantés par Mlle. Gulli et Bordogni, accompagnes par les chœurs. Bordogni était for indisposé ; il a été obligé non de transposer sa partie, mais de [*] plusieurs traits, et de faire quelques tierces au lieu de quintes ce qui n’a pas empêché ce beau morceau, fort bien exécuté par Galli les chœurs, de faire le plus grand plaisir. Le duo d l’Olympiade de Paësielle, chante par Mmes Pasta et Naldi, n’a pas produit tout l’effet qu’on en attendait. C’est surtout dans les arts que les armes sont journalières. Mlle Naldi s’est trompée dans plusieurs passages ; la voix de Mme Pasta, marquait de fermeté : cette cantatrice a tout ce qu’il faut pour prendre bientôt une glorieuse revanche.

Le concert était terminé par plusieurs beaux fragmens de la Création du Monde de Haydn, qui ont été fort bien chantés par MM. Derivis, Elpy et Adolphe Nourrit. Quelques amateurs ultramontains ont [*] prétendre autre fois que les Parisiens n’aimaient pas la musique, et qu’ils n’étaient pas convenablement organises pour bien l’apprécier. Cette assertion ridicule ne mérite pas d’être réfutée. Aussi souvent que l’on nous fera entendre de Bonne musique à Paris, on est certain d’attires le [*] [*] qui n’est fait remarquer aux deux derniers concerts du l’Académie royale de musique.

Le Miroir des spectacles, des lettres, des mœurs et des arts (April 10, 1822): 3.

ACADEMIE ROYALE DE MUSIQUE.

Clôture des chants de la semaine sainte ; ouverture des

chants de l’Opéra.

Le quatrième et dernier concert, malgré la longueur de son programmer avait attiré une affluence moins considérable que la simple annonce du God save the king. Aux compositeurs dont la musique avait été entendue dans les soirées précédentes, il faut ajouter Jomelli, Paësiello et Méhul. Hâtons-nous de l’annoncer, c’est le musicien français, c’est Méhul, que le public a proclamé vainqueur dans cette lutte musicale ;jamais l’ouverture du jeune Henri n’avait produit un plus bel effet, et nous pouvons dire aussi que jamais elle n’avait été exécutée avec un ensemble plus parfait, avec une énergie plus digne d’éloges; il n’est pas un seul musicien qui n’ait pris part à ce succès; tous semblaient animés du désir de faire triompher leur compatriote et leur maître, et une triple salve d’applaudissemens a couronné leurs efforts, ainsi que le talent de M. Baillot, qui les avait dirigés en professeur très-habile.

Le duo de l’Olympiade, chanté par Mme Pasta et Mlle Naldi, n’a point produit d’effet ; quelques amis voulaient l’applaudir, le public tout entier les a réduits au silence. Et ce même public, qui ne punit les essais malheureux que par un accueil silencieux, a bientôt rendu une éclatante justice à Mme Pasta : des applaudissemens prolongés ont été le juste prix des nouveaux efforts de la cantatrice ; le brillant Rossini la soutenait aussi de tout l’éclat de son talent, et c’est dans un rondeau de l’mmor el auteur du Barbier de Séville que Mme Pasta a réuni le plus de suffrages.

Le Triomphe de l’église, de M. Paër, quoique assez bien chanté par MM. Galli et Bordogni, a été froidement accueilli ; on a observé avec peine que la musique de M. Paër avait été prodiguée dans le mémé concert ; trois morceaux de ce compositeur ont été entendus, tandis que les nouvelles compositions de M. Chérubini, faites à Paris, et qui n’en réunissent pas moins l’estime de l’Europe musicale, n’ont pu trouver une seule place dans les quatre grands concerts de cette année.

M. Lafont a joué du violon avec cette rare élégance et cette grâce entraînants qui caractérisant son talent. Il y a peut-être un peu de coquetterie de sa part à a se faire entendre auprès du piano de M. Moscheles. Ce dernier a sons doute beaucoup d’habileté ; il a des doigts d’acier, et sa touche ne manque pas d’énergie, mais son instrument ne peut lutter avec le violon dans un grand concert ; le clavier ne produit jamais que des sons tout formés, l’exécutant ne peut les modifier et lui communiquer son ame, au moins ses impressions se perdront toujours dans une grande salle, et toutes les fois que je vois un piano sur un théâtre, je suis tenté de répéter ce mot si connu : piano, que me veux-tu ? Que est instrument, si agréable à entendre dans un salon, n’en franchisse jamais les bornes. Fait pour charmer une société peu nombreuse, ses nuances ne peuvent être saisies dans une enceinte trop vaste.

J’avais besoin de faire ces réflexions pour expliquer encore le peu d’effet des improvisations de M. Moschelès ; le public n’a pu les saisir, et cet habile musicien n’en a pas recueilli les applaudissemens qu’il méritait sans doute.

Un fragment de la Création, d’Haydn, a terminé ce dernier concert ; Dérivis et Nourrit fils étaient chargés de la partie vocale ; les chœurs ont été exécutés avec une rare perfection, et ce beau morceau a fait généralement plaisir. On a remarqué avec peine qu’on avait supprimé l’introduction, et j’ai vu le moment où quelques vieux amateurs allaient crier : nous voulons le cahos, rendez-nous le cahos !…

Malgré les critiques que nous avons dû adresser à quelques parties des concerts de cette année, nous-aimons à publier que leur ensemble a été satisfaisant. M. Habeneck est le premier directeur de l’Opéra qui nous ait fait apprécier le beau talent de Beethoven, et il a mis autant de goût que de persévérance à nous faire connaître les morceaux d’élite de ce célèbre compositeur. Nos concerts ont prouvé qu’en richesse musicale, nous n’avons rien à envier aux peuples étrangers ; nos musiciens concertans sont d’une incontestable supériorité ; nos choristes sont les plus habiles de l’Europe, et goût de la bonne musique, qui s’accroît chaque jour achèvera de perfectionner nos concerts spirituels. Mais la clôture des chants sacrés vient d’être arrêtée ; les Stabat, les Benedictus vont faire place aux romances d’Aladin et aux chants des Bayadères. Un genre moins grave et plus varié nous appelle aux plaisirs magiques du grand Opéra ; la Lampe merveilleuse brille encore d’un nouvel éclat, et les amateurs des plaisirs profanes sont accourus en foule pour voir défiler l’armée de nos jolies danseuses ; toutes les muses n’ont pas déserté notre patrie. Si Clio garde le silence, nous avons du moins les faveurs de Melpomène, de Terpsichore et de Polymnie.

Les changemens faits à la salle de l’Opéra ne sont pas achevés ; le foyer est fermé, on pense à l’embellir encore, on s’empresse de révêtir d’un or plus pur et plus éclatant les nombreuses colonnes de ce vaste antichambre où se trouvent réunies toutes les nations de l’Europe par ambassadeurs, et l’on n’a, dit-on; rien épargné pour en rendre l’aspect agréable aux étrangers qui veulent bien nous visiter, et le séjour commode aux hommes de la grande propriété et à l’aristocratie de l’argent.

Allgemeine musikalische Zeitung (May 29, 1822): 366-367.

Die an Kraft-Aufwand bedeutendsten Concerte dieses Jahres waren wohl unstreitig die vier Concerts spirituels, die die Administration der Academie royale de musique am 1stem, 3ten, 5ten und 7ten April im théatre Louvois gegeben. Man hörte in diesen Concerten ausser Mozart’s herrlicher Sinfonie in G moll und Haydn’s Sinfonie in Es, eine recht unbedeutende, profane Ouverture von Paer. Ferner ein Ave verum corpus von Mozart. Einige Stücke von Beethovens Christus am Oelberge, eine Passions-Arie von Paer, ein Benedictus von Beethoven, einige Fragmente von Pergolese’s Stabat mater. Leider hat man hier das Vourtheil, nie ein Werk ganz zu geben: alles ist immer nur Stück- und Flickwerk. (Auch in Deutschland soll diess Unwesen immer mehr überhand nehmen?!—) Im letzten Concerte wurden gegeben: Im ersten Theile: Sinfonie von Haydn, Offertorio von Jomelli, Duo concertante von Moscheles, von Lafont und vom Autor. Duo aus l’Olympiade von Paesiello, Fragmente von Paer’s Trionfo della chiesa. Air varié de Lafont. Im zweyten Theile: Ouverture aus jeune Henry, von Méhul. Rondo mit Chören von Rossini. Improvisation von Moscheles. Fragmens de la création d’Haydn.