9 May 1821

Banquet

 

Paris: Hôtel de Ville

Programme

Intermède, Les art rivaux
(second time of performance)
Vocalists: Mlle Rigaud-Paillard,
Mme Boulanger, MM. Huet, Ponchard
Boieldieu &     Berton
Duets  
Piano SoloMr. Moscheles 
Violin SoloM. Lafont 
Principal Instrumentals: Mlle Rigaud-Paillard, Mme Boulanger; MM. Huet, Ponchard
Principal Instrumentals: Mr. Moscheles, M. Lafont

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Moscheles: Heute spielte ich im Hotel de Ville, wo wie Stadt Paris den Deputirten der Provinzen (des bonnes villes) ein grosses Bankett gab. Cherubini, Boieldieu und Berton hatten die Direction des Ganzen. Das Intermède wurde wiederholt; auch Lafont wirkte mit. [AML I, 46.]

Reviews

Journal des débats politiques et littéraires (May 10, 1821): 1.

—Les députations des bonnes villes du royaume se sont rendues aujourd’hui à six heures à 1’Hôtet-de-Ville, pour assister au banquet que le corps municipal de la ville de Paris a offert à ses sœurs. Ce banquet, qui réunissoit [sic] l’élite premières villes de France, a eu heu dans la salle du bal. Il y avoit cent trente couveris. M. le maréchal duc de Reggio, major-général de la garde nationale, et les douze colonels de cette garde, y assistoient [sic] ainsi que MM. les généraux Maison et comte Defrance. Des toast ont été portés au Roi par M. le préfet de la Seine ; à MONSIEUR, par M. Bellart ; à MADAME et à Mgr le duc d’Angoulême, par M. le président du conseil-général du département ; à Mgr le due de Bordeaux, par M. le maréchal duc de Reggio ; à la Famille royale, par M. Moutle, doyen des adjoints ; et à l’union des bonnes villes du royaume, par M. le baron Capelle, conseiller d’Etat. Toutes ces santés ont été portées aux acclamations unanimes de vive le Roi ! vivent les Vourbons ! vive le duc de Bordeaux ! Après le banquet, on a représenté un intermède de la composition de M. de Chazel, qui, par les sentimens vraiment français qu’il renferme, a mérité des applaudissemens unanimes.

Le Moniteur Universel (May 12, 1821): 657-658.

Mercredi 9 mai a eu lieu, à l’Hôtel-de-Ville, le dîner offert par le corps municipal de Paris à MM. Les maires et députés des 39 bonnes villes, appelés à Paris pour assister à la solennité du baptême de S. A. R. Mgr le duc de Bordeaux.

Une table composée de 223 couverts avait été dressée dans la grande salle élevée sur la cour de l’Hôtel-de-Ville, et qui avait servi de salle de bal, lors des fêtes données aux princes le 2 de ce mois.

Rien n’avait été changé à la décoration de cette salle. Eclairée par plus de 50 lustres, entourés de glaces qui réfléchissaient les bougies, de gazes d’or et d’argent et de feuillages, elle présentant le coup d’œil le plus magnifique.

Le table était disposée en double fer à cheval, le milieu en était occupé par un large surtout sablé représentant alternativement les armes de France, le chiffre du Roi, les portraits de la famille Royale, et sur lequel etaient placés de distance en distance 40 grands vases en porcelaine de la plus grande richesse, qui portaient des touffes de lys et de fleurs, du milieu desquelles s’élevaient de petites oriflammes portant chacune les armes et le nom d’une des quarante bonnes villes, et rangées dans l’ordre assigné par l’ordonnance du 23 avril. En tête et aux bouts de chaque table s’élevaient des vaisseaux représentant les armes de la ville de Paris.

A 6 heures un quart les convives ont pris place. M. le comte de Chabrot, comme chef du corps municipal, tenait le haut bout, ayant à sa droite M le maréchal duc de Reggio et à sa gauche M. le baron Capelle, conseiller-d ’état, secrétaire-général du ministère de l’intérieur.

Les honneurs des deux autres parties de la table étaient faits :

A droite par M. Bellart, président du conseil-général municipal, qui avait à sa droite M. le marquis de Maison, gouverneur de Paris, et à sa gauche M. le comte Defrance, lieutenant-général commandant de la 1re division militaire ;

A ganche, par m. Piault, maire du 10e arrondissement et doyen de MM. les maires de Paris.

MM. les maires et députés des bonnes villes, MM. les membres du conseil-général municipal, les maires et adjoints de Paris et les colonels des treize légions de la garde nationale parisienne, se sont places indistinctement.

Sept couverts sont restés vacans, ils devaient être occupés par les députations d’Orléans et d’Abbeville, qui avaient déjà quitté Paris.

La musique de l’état-major des gardes-du-corps a exécuté pendant le banquet des fanfares et des morceaux d’harmonie. Les santés ont été portées dans l’ordre suivant ;

1o Par M. le comte de Chabrol, conseiller-d ‘état préfet de la Scine.

Aur Roi !

Qu’il vive long-tems pour le bonheur de la France !

Vive le Roi !

2o. Par M. Bellart, président du conseil-général municipal.

A MONSIEUR / Au premier chevalier Français ! Vive MONSIEUR !

3o. Par M. Piault, doyen de MM. les maires.

A Mgr le duc d’Angeoulême, au digne époux de l’heroine de Bordeaux ! Vive Monseigneur ! vive MADAME !

4o. Par M. le marécha ; duc de Reggio, major-général, commandant en chef de la garde nationale parisienne.

A Mgr le duc de Bordeaux !

ce prince aura la sagesse de Charles V, les vertus de Henri IV, la bonté de tous les Bourbous ! Vive le duc de Bordeaux ! vive son auguste mère !

5o. Par le doyen de MM. les adjoints de Paris.

A la famille royale.

Vivent les Bourbons toujours !

6o. Par le baron Capelle, secrétaire-général du ministère de l’Intérieur.

Aux bonnes villes.

A l’union de tous les Français, sous le sceptre du meilleur des Rois ! Vive le Roi !

Chacun de ces toast a été accueilli avec un enthousiasme difficile à exprimer et a été suivi des cris mille fois répétés de vive le roi ! vive Monsieur ! vive Mgr le duc a’ Angoulême ! vive Madame ! vive Monseigneur le duc de Bordeaux ! vive madame la duchesse de Berry ! vivent les Bourbons !

De brillantes fanfares composées d’airs analogues séparaient chaque toast.

Ces six toasts terminés. M. le maire de Lyon s’est levé et a porté la santé de MM. du corps municipale de la ville de Paris.

Après lui M. le maire de Marseille a porté celle de la garde nationale parisienne et de son digne chef.

Chacune de ces deux santés a été de nouveau suivie des cris vive le Roi.

On est sorti de table à 8 heures et demie, et l’assemblée a été conduite dans la salle du St.-Esprit, ou deux cents dames des familles municipales et de celles de MM. Les députés des bonnes villes étaient réunies.

Après un brillant morceau d’harmonie, dû aux soins obligeans de MM. Chérubini, Berton et Boyeldieu, et exécuté par les premiers artistes de l’orchestre de l’Opéra-comique, M. Moschelès, et après lui M. Lafon, ont exécuté, l’un sur le piano, l’autre sur le violon, plusieurs duos et solos.

Ensuite mesdames Boulanger et Rigault-Palard, et MM. Huet et Ponchard, artistes sociétaires, du théâtre royal de l’Opéra-comique ont donné une seconde représentation de l’intermède intitulé les Art rivaux de M. le chevalier de Chazet, qui avait été joué pour la première fois, en présence des princes et dans la même salle, le jour de la fête de la ville.

Che charmant ouvrage, à l’exécution duquel rien n’a manqué a été accueilli par d’unanimes applaudisemens, l’air simple et touchant Dieu la donné de la composition de M. Boyeldieu a surtout enlevé les suffrages ; il a été suivi des cris de vive les Bourbons ! qui ont éclaté des toutes parts, et sur la demande unanime des spectateurs, madame Boulanger en a répétée dernier couplet avec l’expression la plus admirable.

Le morceau final Riant berceau, doux tréser de la France, de la composition de M. Berton, a produit de même une profonde impression sur les assistans, qui ont réuni leurs voix a celles des artistes pour répéter avec eux le cri de vive le Roi qui le termine.

Après l’intermède ont commencé quelques contredanses, et l’assemblée ne s’est séparée qu’a une heure après minuit.

MM. les maitres et députés des bonnes villes ayant témoigné le désir d’emporter avec eux, comme un souvenir de la fête, les bannières portant les noms des bonnes villes qui décoraient la table, M. le comte de Chabrol s’est empressé de déférer à une demande aussi honorable pour le corps municipal de Paris.

Ainsi s’est terminée cette cette journée qui a offert le spectacle d’une véritable fête de famille ou les villes les plus considérables du royaume ont, par l’organc de leurs députés, confondu dans la même enceinte, avec les magistrats municipaux de la capitale, leurs sentimens d’amour et de vénération pour le Roi, la famille royal et ce jeune prince que la Providence vient d’accorder aux vœux des Français.

L’Hôtel-de-Ville était brillamment illuminé et nous ne devons pas eublier de dire que la table a été servie avec un ordre et une magnificence qui font honneur à M. Pallud, maitre-d ’hôtel de la ville.