25 February 1821

Ignaz Moscheles’ Concert

 

Paris: Salle Favart, Académie Royale de Musique

Programme

Overture in C major, [Zur Namensfeier] [Beethoven]
Piano Concerto No.2 in E flat majorMr. MoschelesMoscheles
AirMlle CintiPacini
Grand Piano Variations on a Military March
with Orch. Accomp. (Alexander Variations)
Mr. MoschelesMoscheles
DuetMlle Cinti, M. BordogniMayer
Free Piano FantasiaMr. Moscheles 
Ballet, Le carnaval de Venise Campra
Principal Vocalists: Mlle Cinti, M. Bordogni
Principal Instrumentalists: Mr. Moscheles

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Programme Notes: L’Indicateur général des spectacles de Paris wrote that the ballet des Pages du duc Vendôme followed instead.—The piano brand was Pape.

Overall receipts: 5794,20 francs; Expenses: 1125,05 francs; Moscheles’ Salary: 1972,44 francs

[F-Pan: Archives Nationales AJ/13/394 IV No.6]


Charlotte: Moscheles, in giving public performances in Paris, had many difficulties to contend with, and there were constant negotiations with the Marquis Lauriston and M. de la Ferté, before he managed to fix on the 25th of February for his concert in the Theatre Favart. RMM, 28-29.]

Moscheles: I was still busy in the forenoon in adding trombone parts to my concerto, distributing boxes and free tickets; in the afternoon I went to the Theatre Favart to try my piano, one of Pape’s. Ever since the rehearsal it had been specially guarded by one of his men, to prevent any trick being played. The concert passed off successfully. The attendance and receipts were all in keeping with the artistic honours showered upon me; but woe to the artist if ever in public he violates the forms of etiquette and politeness, the singer Bordogni was hissed, because, from forgetfulness or intention, he did not offer to conduct Mademoiselle Cinti back to her seat after finishing their duet. [RMM, 29.]

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Le Moniteur Universel (February 5, 1821): 151.

Nous possédons en ce moment à Paris un jeune compositeur et pianiste allemand, que se disputent à l’envi les maisons de cette capitale, où des soirées musicales attirent le plus d’amateurs. Cet artiste est M. Moscheles, de Vienne, qui déploie sur le piano un talent d’exécution et d’improvisation vraiment extraordinaire. Il a fait ses premières études sons le fameux Salieri ; depuis, et at Vienne, il s’est formé à l’école des Bethowen et des Hummel. Ses productions gravées sont déjà an nombre de plus de soixante, parmi lesquelles on distingue le Musée des Clavecinistes, la Flore, et son concert to intitulé ; Concert des Société, M. Moscheles a déjà parcouru les principales villes d’Allemagne, Munich, Augsbourg, Francfort. Il a été entendu à Amsterdam, à Bruxelles, et partout il a été reconnu pour un talent du premier ordre. On desire beaucoup qu’il annonce incessamment un concert public à Paris.

Le Constitutionnel: journal du commerce, politique et littéraire (February 8, 1821): 2.

On nous fait espérer que M. Moscheles, un des’ pianistes les plus extraordinaires de l’Allemagne, donnera bientôt un concert. Il réunit, dit-on, tons les genres de mérite : il improvisé avec une richesse étonnante ; jamais il ne se répète, le goût et le style le plus pur sont observés.

Journal des débats politiques et littéraires (February 10, 1821): 2-3.

–On parle depuis quelques jours dans te monde musical d’un pianiste, dernièrement arrive d’Allemagne, où il a excité la plus vive admiration. A l’exécution la plus brillante, M. Moschèles réunit, dit-on le talent si rare d’improviser ; et, lorsque sous ses doigts rapides naissent des variations, des sonates et même des fugues, jamais la moindre faute de composition ne vient détruire le charme qu’il répand avec profusion sur ses savantes improvisations. M. Moschèles ne s’est encore fait entendre que dans quelques soirées particulières ; mais on nous fait espérer que bientôt, il donnera un concert public, et alors nous pourrons parler de son talent avec une plus grande connoissance [sic] de cause.

Journal des débats politiques et littéraires (February 19, 1821): 4.

Une grande réputation a précédé M. Moscheles, il l’a déjà justifiée dans les réunions les plus brillantes de Paris. Ce célèbre pianiste réunit à une connoissance profonde de la composition, à un génie sécond, une exécution qui tient du prodige. Il improvise de manière a étonner et à charmer son auditoire ; et, pour que l’on ne soupçonne pas quel impromptu a été fait à loisir, c’est de ses auditeurs qu’il reçoit le plus souvent, les sujets de ses fugues savantes ou de ses folâtres badinages. Les nombreux amateurs qui n’ont pas encore pu admirer un talent aussi extraordinaire, apprendront avec plaisir que M. Moscheles se fera entendre à la salle Favart, le 25 de ce mois. Il exécutera un concerto à grand orchestre, un air varié et une fantaisie, fantaisie improvisée, composée et conduite dans la manière de Bach et de Mozart, qui se sont affranchis des règles pour donner plus d’extension à la fougue de leur génie, et non pas une fantaisie dans le goût moderne. La fantaisie et sans goût, qui, ne pouvant créer un bon duo ou une bonne sonate, se bornent à paraphraser platement un air connu.

Le concert de M. Moscheles s’ouvrira par une symphonie de sa composition.                       

X. X. X.

Le Constitutionnel: journal du commerce, politique et littéraire (February 21, 1821): 4.

—Le célèbre pianiste allemand, M. Chascheles [sic], donnera un concert le 25 de ce mois dans la salle Favart. Il y aura un ballet à la suite du concert.

Le Constitutionnel: journal du commerce, politique et littéraire (February 24, 1821): 7.

—Le brillant concert du célèbre pianiste Moscheles aura décidément lieu dimanche prochain, 25 du courant, à la salle Favart. Il sera suivi du ballet du Carnaval de Venise.

Journal des débats politiques et littéraires (February 24, 1821): 4.

SPECTACLES.

ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE.

Demain, Concert de Moschelès, pianiste.

Ouverture à grand orchestre, par M. J. Moschelès ; grand concerto composé et exécuté par M. J Moschelès ; air de Pacini, chanté par Mlle Cinti ; variations brillantes pour le piano-forte sur une marche, composées et exécutées par M. J. Moschelès grand duo de M. Mayer, chanté par Mlle Cinti et M. Bordogni; fantaisie improvisée, sur le piano-forté, par M. J. Moschelès.—Après le Concert, le Carnaval de Venise.

Journal de Paris (February 25, 1821): 1.

Académie royale de musique.—Grand concert de M. Moscheles, pianiste de Vienne.

Programme.—Ouverture à grand orchestre, par M. Moschelès ; grand concerto composé et exécuté par le même ; air de Pacini, chanté par Mlle Cinti ; variations baillantes [sic] pour le piano, sur une maarche [sic], composées et exécutées par M. Moschelès grand duo de Mayer, chanté par Mlle Cinti et Bordogni; fantaisie improvisée, sur le piano-forte, par M. Moschelès.

Le concert sera suivi du balle des Pages du duc de Vendôme.

Le Moniteur Universel (February 25, 1821): 250.

Le Cours du célèbre pianiste Moschelès aura décidément lieu dimanche prochain, 25 du courant, à la salle Favart. On y exécutera une ouverture à grand orchestre, composée par Moschelès ; grand concerto pour piano, composé et exécuté par Moschelès ; air de Piccini, chanté par Mlle Cinti ; variations brillantes sur une marche, composées et jouées par Moschelès ; grand duo par Mayer, chanté par Mlle Cinti et M. Bourdogny ; fantaisie improvisée sur le piano-forte, par Moschelès.

Le Courrier (February 25, 1821): 4.

—M. Moschelès, célèbre pianiste allemand, donne demain, dimanche 25 du courant, un concert à la salle Favart. La réputation de cet artiste donne un vif intérêt à ce concert, qui se terminera par le ballet du Carnaval de Venise.

Reviews

Journal de Paris (February 27, 1821): 4.

Concert de Moschelès.

M. Moschelès, pianiste de Vienne, est arrivé à Paris précédé d’une grande réputation. C’est trop souvent un mauvais service à rendre à un artiste que de faire à l’avance sou éloge. Le public, rendu difficile, apporte plus de sévérité dans son jugement, et tel qui eut été fort bien accueilli, obtient à peine quelques applaudissemens. Il n’en a pas été ainsi de M. Moschelès : une affluence considérable s’était portée dimanche à l’Opéra pour l’entendre, et il n’a pas tarde à mériter les applaudissemens les plus vifs par le fini de son jeu. Il nous a rappelé deux pianistes célèbres, car il joint le brillant de Steibelt a l’expression de Dusseck. Mais ce qui le distingue surtout, c’est une rare facilite pour l’improvisation. Cette heureuse qualité donne a sa manière un feu, une originalité que l’on ne peut jamais attendre de celui que répète un thème longuement étudie.

Nous annonçons avec plaisir que M. Moschelès se fera entendre encore plusieurs fois, avant de quitter Paris. Nous ‘engageons seulement à ne plus faire avancer et même renforcer toute la grosse artillerie de l’orchestre pour accompagner un concerto de piano. L’instrument dont cet artiste s’est servi sort des ateliers de M. Pape. Le piano épouse ordinairement quelque défaveur dans une grand salle. Celui-ci a étonné par une qualité de son a la fois brillante et male.

Un accident fort rare à Paris a signalé cette soirée musicale : M. Bordogni venait de chanter fort médiocrement un duo avec mademoiselle Cinti ; probablement dans l’intention de faire croire qu’il n’y avait pas de sa faute, dans le moment où l’on jouait les dernières mesures, il a tourné brusquement le dos au public, et a adressé à demi-voix des reproches et des signes d’impatience aux musiciens estimah es qui composeur l’orchestre ; puis il est sorti brusquement sans saluer l’assemblée. Des sifflets partis de tous les coins de la salle ont témoigné à M. Bordogni le mécontentement que le public éprouvait de sa conduite déplacée. Malgré la prévention très-favorable avec laquelle nous accueillons les chanteurs italiens, nous n’en sommes cependant pas arrives en France au point de tolérer qu’un acteur manque aussi essentiellement au public ; et, loin que nous avons trouvé la leçon trop sévère, nous désirons pour M. Bordogni que, le parterre de l’Opéra-Buffa ne prenne pas fait et cause pour le parterre de l’Académie royale de Musique.

Le Constitutionnel: journal du commerce, politique et littéraire (February 27, 1821): 3.

Le célébré pianiste Moschelles a justifié hier, dans le concert qu’il a donné à Favart, la brillante réputation qui l’avait précédé à Paris.

Allgemeine musikalische Zeitung mit besonderer Rücksicht auf den österreichischen Kaiserstaat (February 28, 1821): 133.

…Er [Moscheles] ist nun in Paris angekommen, und hat auch dort einen sehr erfreulichen Empfang gefunden. Wir werden nächstens über seine dortigen Kunstleistungen zu sprechen Gelegenheit nehmen.

Tablettes universelles, vol. V (February, 1821): 355-356.

M. Moschelès, célèbre pianiste de Vienne, a donné un concert le dimanche 25 février. Ce concert a réuni un grand nombre d’amateurs, devant lesquels M. Moschelès a frappé, tonné, tempêté ; on a commencé par exécuter une symphonie de sa facture, qui est, sans contredit, une, des plus bruyantes que l’on ait jamais composées. Il eût beaucoup mieux valu jouer une symphonie d’Haydn ; mais depuis quelque temps on semble le dédaigner ; elle a été suivie d’un concerto composé et exécuté par M. Moschelès, qui a ensuite joué une fantaisie improvisée, dont il a ramené le motif dans différens tons avec des modulations dont le souvenir fait dresser les cheveux. Il y a des compositeurs qui enchantent et séduisent : M. Moschelès étonne et arrache une admiration que l’on accorde d’ailleurs très-volontiers à un talent aussi remarquable.

Les journaux ont parlé de œ concert à leur manière ; ce qu’il y a de plaisant dans le compte qu’ils en ont rendu, c’est que le Journal de Paris: prétend que le piano dont s’est servi M. Moschelès était très-propre à être joué dans un orchestre, et d’un excellent auteur ; le Courrier des spectacles soutient que le même piano était de mauvaise facture, ne gardait pas l’accord, en un mot ne valait rien. 

Non nostrûm inter vos tantas componere lites.

J. A. L.

L’Indicateur général des spectacles de Paris (1821-1822): 30.

25 février 1821.—Concert par M. Moscheles, pianiste et compositeur allemand. Partie du chant : M. Bordogni, Me Cinti ; ce concert a été terminé par le ballet des Pages du duc Vendôme.

L’Indicateur général des spectacles de Paris (1821-1822): 31.

ANECDOTES.

Le concert donné par M. Moscheles, le 25 lévrier, a été troublé par un incident tout-a-fait imprévu. M. Bordogni après avoir chanté sa partie se retirait sans penser à reconduire Mlle. Cinti. Le public n’a vu dans ce procédé qu’une impolitesse réfléchie. Un orage de sifflets succéda tout-à-coup aux applaudissements, Mlle Cinti fut obligée de se retirer seule. Cette leçon un peu sévère aura suffi sans doute pour apprendre à M. Bordogni ce qu’exige la politesse française. Nous aimons à croire que l’ignorance de nos usages a été l’unique cause de cette mésaventure ; le public s’est montré également juste en rendant hommage au talent d’un chanteur agréable et en punissant l’homme impoli.

Les jours ordinaires de représentation sont ; lundi, mercredi et vendredi.

Conversationsblatt, vol. 3, (April 7, 1821): 334.

Der berühmte Virtuose auf dem Pianoforte, Ignaz Moscheles, hat in Paris am 25. Februar sein erstes Concert gegeben. Er vereinigte sich mit der Direction der großen Oper und spielte im Saale Favart vor dem Ballette, wie auch Spohr vor ihm géthan, aber mit weit besserem Erfolge, denn sein Antheil kam auf 2000 Franken, während Spohr nur 700 Franken empfangen. Er trug sein Concert in Es dur, die Alexander-Variationen und eine freye Phantasie vor. Die Pariser Blätter sprechen alle mit dem höchsten Lobe von seinen ausgezeichneten Talenten und es ist ihm gelungen, die allgemeine Theilnahme zu erregen, was in dieser volkreichen Stadt viel sagen will.

Allgemeine musikalische Zeitung (April 18, 1821): 274.

Paris, im März. Am 25sten Februar und 18ten März gab Hr. Moscheles von Wien hier im Theatre Favart Concert. Die Erwartungen waren um so gespannter, da der ihm, von Amsterdam und Brüssel aus, vorangegangene Ruf sich noch durch die günstigen Urtheile mehrerer glänzenden Privatzirkel in Paris erhöht hatte, in welchen er seine Concerte hatte hören lassen. Sein erstes Concert eröffnete er mit einer Ouverture in C, welche den erhaltenen Beifall verdiente. Ein Concert in Es dur folgte, und die unerhörtesten Schwierigkeiten, welche der Künstler mit einer bewundernswürdigen Leichtigkeit und Anmuth im Vortrage überwand, konnten ihre Wirkung auf das empfängliche Publikum nicht verfehlen. Der Beifall war allgemein, wie auch bei den darauf folgenden Alexandervariationen, und verdoppelte sich bei einer improvisirten Fantasie, welcher der Künstler geschickt genug ein beliebtes Thema zum Grunde zu legen wusste. Der günstige Erfolg dieses Concertes liess ein zweytes Concert vermuthen….In beyden Concerten war das Haus übervoll, und liess den Künstler in vollem Maasse die Ehre und den Vortheil ernten, auf welche ausgezeich nete Talente gerechten Anspruch haben.

Wiener Zeitschrift für Kunst, Literatur, Theater und Mode (May 22, 1821): 523-524.

…Schon früher in den Salons geschätzt und bewundert, versammelte er, am 25. Februar, als er zum ersten Mahle im Theater Favart vor dem Ballete öffentlich spielte, ein glänzendes und zahlreiches Publikum, das ihn mit dem größten Beyfall ehrte. Er spielte ein Konzert aus E-dur, eine Phantasie und die Alexander-Variationen. Zwey tausend Franken kamen von der Einnahme auf seinen Theil, womit er zufrieden seyn kann, da Spohr ungeachtet seines wohlbegründeten Rufes nur 700 eingenommen hatte. Dazu mochte auch beytragen, daß es in Paris mehrere vorzügliche Künstler auf der Violine gibt und die neuere Schule dieses Instruments von hier ausging, das Pianoforte aber, gegen Wien, hier noch sehr zurück ist, daher Moscheles, an sich ein großer Künstler, in dieser Umgebung noch größer erschien. Übrigens läßt sich nicht läugnen, daß der Glanz und das Effektvolle seiner Kompositionen vieles zu dem Gelingen beytragen.